dimanche 31 octobre 2010

Tu descends à Havre-Caumartin et après tu prends la 9 direction Pont-de-Sèvres

Une aquarelle (+crayons de couleur) qui date d'août ou de septembre.

Je n'ai pas posté depuis à peu près deux mois, ce qui peut s'expliquer trèèès facilement. Prépa+boulot+dodo+etc... Pas certaine que la prépa me convienne, mais bon...
Oui, je sais, c'est les vacances, j'aurais pu poster plus... Mais je ne dessine pas beaucoup ces derniers temps. Et je n'écris pas grand-chose non plus.

mercredi 1 septembre 2010

Mouvement(s)


L'année dernière (2008-2009) en ateliers d'arts plastiques nous avons eu à réaliser un projet personnel, autour d'un thème et d'un médium au choix. J'ai choisi la danse, en bifurquant plutôt du côté de la densité des corps et de l'énergie qui les traverse, plutôt que de l'aspect éthéré-gnagnan qu'elle évoque souvent (on pense à la danse classique, moi je suis passionnée de danse contemporaine même si je m'y connais peu, de Pal frenak à Anne Teresa de Keersmaker en passant par les Ballets C de la B, puisque j'ai la chance d'habiter dans le coin des jeunes compagnies flamandes). Je pensais déboucher sur un truc genre installation (j'étais encore sur mon nuage à rêver de l'ENSBA) , sans savoir ce sur quoi j'allais déboucher ni comment j'allais m'y prendre. Au final j'ai beaucoup dessiné et produit de petits bas-reliefs où des corps s'extirpent de la matière du mouvement (oui, ça va chercher loin)

Ce thème me tient beaucoup à coeur et à crayon (SOS jeuxdemotstoupourris!) -je commence à me rendre compte que ce qui me passionne pour l'instant, c'est ce qui traverse les êtres et les corps; encore cette année j'ai continué à produire des choses autour de ça-des dessins, comme celui-ci:


Puis avec l'acquisition de crayons de couleurs j'ai tenté de produire d'autres trucs un peu ratés, comme ci-dessous... finalement, ça aboutit au genre de dessins que j'ai faits rapport à Lhasa (souviens-toi, ces derniers jours!)


Un bout de ce que j'ai réalisé début 2009 se trouve ici. Je n'ai pas tout mis, j'ai réalisé des dizaines et des dizaines de dessins à ce moment-là. Mon appareil photo (LIDL, et le pire c'est que c'est vrai) étant hélas d'une qualité très discutable, les photos de mes sculptures sont ratées (en j'en ai réalisé d'autres).

jeudi 26 août 2010

Lhasa toujours


Toujours la même série.

L'émotion nous égare: c'est son principal mérite.
(Oscar Wilde)



(je découvre les joies des messages planifiés sur Blogger, hahaha)

mercredi 25 août 2010



Ouais ouais, je recycle.
Trois encres réalisées en mars. Autour de l'intime. je ne sais plus dans quelle ordre elles sont venues.
Au cas où les "titres" ne seraient pas visibles:
le premier (peint en deuxième, je crois) :Liquéfiée
Une émotion qui glace et fendille de l'intérieur
le second (peint en premier) : Flux influx reflux -coeur transparent: disparaître
le troisième : Le gouffre de l'intime. S'y jeter à coeur/corps perdu.
Je m'abîme en moi-même.


Je verbuse : ) J'ai parfois la plume (c'est le cas de le dire, ici... ahem) grandiloquente.

J'aimerais bien savoir ce que mes dessins sans texte peuvent évoquer à d'autres personnes que moi... A moins qu'ils soient inintéressants (et je n'ai jamais prétendu à ce qu'ils le soient).
euh... laâaâchtescommz...??

mardi 24 août 2010

Escuchando Lhasa/ 2

Le tête à l'envers, un feu de nuit coule dans mes veines. La sève rouge, chaude, suave du sol et des astres m'est toujours injectée par mon cœur, et ce remuement furieux qui me parcourt dessine des volutes sous ma chair déployée. Je suis posée dans la suspension d'un envol éphémère; en équilibre.

Anywhere on this road- Lhasa


Je crois que j'ai l'art de la prétérition; je ne te dirai pas que mais... tu ne dois pas savoir que.

Parfois, pour dire nos émotions, il nous faudrait inventer une langue nouvelle, inédite, qui en serait l'exacte expression, indéchiffrable et limpide, évidente à la fois ; tout comme je rugis souvent intérieurement de vouloir hurler certaines choses tout en tenant à les garder secrètes. C'est l'écueil de la pudeur... Je ne suis pas timide.

lundi 23 août 2010

En écoutant Lhasa

[NB : je viens de rentrer du pays du kouign-aman et du crachin, raison de mon absence les quinze derniers jours]

Je me remets à dessiner, doucement. J'ai l'impression de devoir réapprendre, après une période où j'ai très peu peint/dessiné. Surtout, j'ai pensé, remué des tas de truc au fond de moi-même. Mais là, mes couleurs deviennent une façon d'évacuer, de poser les émotions - sans forcément que cela soit perceptible. J'essaye d'apprivoiser mes bôs crayons faber castell, de chercher un peu des trucs. Techniquement je ne sais rien!
Je sais aussi que mes dessins témoignent d'une conception de l'anatomie quelque peu... aléatoire. M'enfin. Je regrette de ne pas pouvoir continuer le dessin cette année - bicoze hypokhâgne -, sinon, j'aurais bien fait du modèle vivant... Cependant pour l'instant, parlons peu, parlons pédant, voire prétentieux, je tente plus d'avoir une approche du corps dans ce qui le traverse, j'essaie de rendre compte d'une intériorité plutôt que d'une enveloppe. D'où le fait que j'aime dessiner des corps nus. Je suis fascinée par la chair, et j'admire particulièrement les artistes qui s'en emparent - comme Magali Cazot (à gauche, dans les liens, on clique!).
Contrairement à ce que j'imagine laisser paraître de moi, je tiens finalement moins à l'intériorité intellectuelle qu'à ma propre chair. J'aimerais arriver un jour à un haut degré d'habitation de mon propre corps - dans le théâtre, autant que dans les trucs que je fais avec mes mains.

Bon, comme d'habitude, malgré quelques retouches maladroites avec photofiltre, mes couleurs sont chiassées. En plus comme je suis vachement douée pour scanner, le cadrage est toupourri.

Ce dessin est le premier d'une série de trois réalisés en écoutant The living road de Lhasa. C'est une musique que je trouve vraiment puissante, chargée d'émotions autant que d'énergie vitale, qui parle à l'âme et au corps tout mêlés, avec des textes simples et tellement beaux. D'autant plus émouvant qu'elle est morte...

T'aimer est une prière
C'est chant de muet
Regard d'aveugle
Secret dénudé

(Con toda palabra)

(Es ruego el quererte
Es canto de mudo
Mirada de ciego
Secreto desnudo)



Sur la marée haute
Je suis montée
La tête est pleine
Mais le coeur n'a
Pas assez.

(La marée haute)

http://www.deezer.com/music/lhasa/the-living-road-82319?provider=website

"Des yeux noirs tant ils étaient bleus."
(Balzac, Illusions perdues)

Belle marquise, vos yeux d'amour mourir me firent.
Vous ne saurez jamais combien vous fûtes aimé et désiré - et êtes aimé encore.

mercredi 4 août 2010

L'amorce.

C'est marrant la vie. Il suffit d'un tout petit bout d'émotion (ou si tu retires trois lettres, d'émoi) pour tout faire bouger, d'un coup.

Ou même d'un lambeau de musique entendu quelque part.
- c'est obsessionnel, lancinant.

ça bouscule tourneboule à l'intérieur - pour toute une somme de choses, je ne peux pas me coucher. Je ne peux pas aller dormir comme si rien ne se passait. Impossible.

C'est un peu comme quand tu lis un roman et que tu es impatient de connaître la suite - sauf que c'est toi, le personnage principal*



Tout s'envisage soudain dans un infini de possibles
Après un long sommeil la vie s'élabore à nouveau - ou commence à s'élaborer, enfin?

Les corps les coeurs les âmes s'élancent

On se sent tellement raidi et tellement sec - avant, après ; comme après avoir trop dormi dans un lit trop petit ou trop dur. Le dos dur, douloureux et lourd et le sang qui s'éveille dans nos veines ; la bouche, les yeux, les oreilles pâteuses, encore empli de ce dont on vient de se réveiller, les perceptions sensorielles à vif et endormies à la fois, lentes, molles mais avides. [A vide? prêtes à vibrer comme une corde sous un archet?]
Faire, vivre, apprendre, craindre, se tromper.
Douter.

Apprendre sinon l'audace, du moins le courage d'affronter - soi-même, l'autre, les nuées d'angoisses, parce qu'elles finiront bien par se dissiper.

Et puis secouer la tête, rouler à vélo si vite que le vent froid glisse jusque dans les oreilles, nettoie le cerveau, les yeux, le coeur, s'oublier dans l'air vif, marcher pieds nus dans l'herbe fraîche et humide le soir, et avoir à l'intérieur de la tête, à la place de ce plafond bas et carré qui obstruait, obsédait de tristesse et de frustration l'âme, un vaste ciel - une voûte - large, infini, infini , et y laisser circonvolutir** ses pensées, sa peine, sa douleur, sa joie, son espérance.


Aller vers ma plénitude.


Je crois que je grandis - encore, toujours.



En musique, ça pourrait donner quelques trucs très différents
Cordes à vide-Ligeti (calme, reposé, lumineux, se trouble comme la surface de l'eau si claire qu'une pierre vient déchirer)
La sonate Arpeggione de Schubert jouée par Anne Gastinel au violoncelle(très phrasé, très chanté, limpide)
All of me (n'importe quelle version, Louis Armstrong, Michael Bublé, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, que sais-je encore)
Et même This City - Plaid (Un truc planant...)
One note samba chanté par Ella Fitzgerald ; aussi, sur lequel je viens de tomber en jouant à "Explorons YouTube" à trois heures du matin. Virtuose. Un peu dingue et pulsé.


tout (ou presque) est clair maintenant... tout est Claire.
comprenne qui pourra.

Et ce n'est que le début du mouvement.


* Lire à ce sujet L'ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon
**J'ai parfaitement conscience que ce mot n'existe PAS


[à venir, des dessins de pieds.]




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mardi 3 août 2010

Sagesse

Nos plus grandes craintes, comme nos plus grandes espérances ne sont pas au-dessus de nos forces, et nous pouvons finir par dominer les unes et réaliser les autres.


PROUST. À la recherche du temps perdu.

(citation empruntée à François P.)



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vendredi 23 juillet 2010

//pause (déjà, oui)

Je viens à peine d'ouvrir ce blog (hémais trois articles quand même, j'en suis à un état très très effréné de publication) mais je le mets en stand-by jusqu'à fin août : je pars une semaine faire de la musique à Troyes (avec la super prof du conservatoire de Roubaix/harpiste de l'ONL *ravie* ) et pis après, deux à trois semaines en Croatie (la MER!) à Neresine.
Tout ça pour dire que ça n'intéressera peut-être pas grand-monde, mais que j'essaierai à nouveau de poster, dès mon retour : ) et peut-être au moment où je reviendrai de Troyes.

mardi 20 juillet 2010

Playlist

En ce moment j'écoute:

Diana Krall - Black Crow


Departure Bay
The girl in the other room

Gotan Project- Queremos paz
Diferente


Weather Report - Un peu tout
Le grand classique-tube-hyper-connu quand même: Birdland (et faut écouter Black Market aussi)




Et parce qu'il m'arrive aussi d'écouter de la musique d'ascenseur , hé oui, même pas honte;
Sade - Smooth Operator
J'adore le clip, kitshissime à souhait, avec un genre de vraie intrigue.

lundi 19 juillet 2010

Vivre théâtre, ou De l'instantané.





Depuis un certain temps, j'ai l'impression de ne plus rien faire; ou bien de ne produire que des choses fades, inutiles et sans intérêt.

Je n'arrive plus à trouver de goût dans ce que je fais, sauf au théâtre, et cela sans doute parce que c'est un art de l'instant; le théâtre se construit au moment même où on le produit et cesse d'être en même temps que l'acte créatif qui lui donne vie. Le théâtre est geste, émotion, texte; il est à la fois abstrait (en ce qu'il renvoie à bien autre chose que ce qu'il est concrètement, à des idéaux esthétiques, moraux, mais aussi à des émotions) et concret (il est sensation, geste, il est visuel et recrée des gestes quotidiens ou non, mais concrets).

J'ai très vite éprouvé une jouissance puissante à jouer, dès que j'ai commencé les cours au conservatoire. Je ne me souvenais plus du point auquel j'aimais le théâtre. Bien sûr, je m'y rends régulièrement, et voir du théâtre est quelque chose qui m'est tout à fait familier, et ce depuis toute petite (ma première expérience de théâtre remonte peut-être vers mes 3 ans... peut-être même avant, mes parents m'y ont emmenée très jeune). Mais aller au théâtre, voir du théâtre, ce n'est pas du tout la même chose qu' en faire l'expérience.

de gauche à droite: moi-même, Émeline, Mélissa

Parce que dans le théâtre il y a bien sûr cet art de l'instant, de l'instantané, même, mais aussi cette curieuse façon d'être tout à fait à l'intérieur, au milieu de soi-même, et en même temps complètement en-dehors.
Quand on fait du théâtre, même lorsqu'il ne s'agit pas d'incarner un personnage, on est obligé d'être à l'intérieur de soi-même; on ne peut pas s'en sortir sans son propre corps, sans assumer sa voix, sa silhouette, affirmer son regard, s'assimiler à soi-même. Je crois que c'est ça, cette drôle de chose un peu insaisissable et indéfinissable que l'on appelle la présence. Insaisissable parce que mouvante; il y a autant de présences, de façons d'être sur scène, que d'individus. Je dis à côté de soi-même aussi, parce que s'assumer, ça demande aussi un retour critique sur soi-même; retour critique d'autant plus difficile que le théâtre nécessite impérieusement (le mot n'est pas trop fort) le lâcher-prise. Du moins c'est ce que je pense. Imaginez un comédien qui serait sans cesse dans la distance vis-à-vis de lui-même, de son personnage ou de son propre jeu... Ce serait pédant et chiant à mourir. Je ne dis pas que la distance et l'ironie sont à bannir des mises en scènes ou du jeu théâtral; simplement, c'est une question de nuance, et introduire des dissonances n'interdit pas le lâcher-prise.

Fanny ou l'art du lâcher-prise, de se donner entièrement. Cette fille, c'est le talent incarné.

J'ai eu- et j'ai encore- cette année des problèmes avec ce fameux lâcher-prise. Je me suis progressivement rendu compte que j'étais incapable de me laisser aller, de m'autoriser le ratage ou l'aléatoire, de m'autoriser des choses tout court, probablement parce que j'ai une trop grande exigence au départ et que je réfléchis paradoxalement (ou non, d'ailleurs) beaucoup trop. Pour jouer il faut accepter le surgissement, l'intuitif, c'est-à-dire des choses que l'on ne maîtrise pas et qu'il ne faut surtout pas essayer de maîtriser.
Ma pudeur y est aussi pour quelque chose. Il faudrait un jour que j'arrête de me faire violence, que j'arrête de faire comme si j'étais encore au collège, comme si la moindre naïveté allait encore me retomber sur la tronche en moqueries et en méchancetés; comme si lâcher prise allait m'attirer des ennuis. Que j'arrête de me poser sans cesse des questions, que je m'accepte entièrement face aux autres, en arrêtant de considérer la remise en cause perpétuelle et automatique de mes moindres faits et gestes comme une nécessité. Parce que ce n'est pas qu'au théâtre que cela me posera problème, c'est aussi dans ma propre vie. Et autant vous dire que cette année ma vie sentimentale en a souffert. Violemment.
Comme quoi, l'intuitif n'est pas toujours une évidence.

Pour en revenir au théâtre et à la jouissance du théâtre, autrement dit cette chose fabuleuse et unique que j'ai découverte cette année. J'y ai appris progressivement à me donner (je rêve de pouvoir écrire : me donner entièrement), et même avec mes réticences, à sortir de ma réserve. (Du moins, lors des exercices et des scènes, parce qu'avec les autres, ç'a été une autre paire de manches : du début à la fin, je ne sais pas pourquoi, j'ai eu du mal à les approcher et à nouer le contact). Intégrer son corps, jouer avec les gestes, dépenser cette énergie débordante que j'ai en moi (malgré les apparences ou les idées que la plupart des gens, je pense, se font de moi), inventer. Se retrouver à douze à faire un chat perché après une journée de cours, c'est quelque chose d'assez unique. De même que faire AAOOOUUUUEEEEEIIIII en cercle en criant, rien à faire, tu peux pas test.


Morgane et Camille.

Récemment j'ai croisé quelqu'un qui m'a demandé si, au Conservatoire, on faisait "du théâtre traditionnel ou contemporain"? Je crois que, durant un instant, j'ai dû la regarder, l'air abasourdi. Ce genre d'interrogation ne m'avait pas traversée une seconde. J'ai mis quelques temps à lui répondre, à la va-vite, en balbutiant probablement un truc qui a dû correspondre vaguement à ce qu'elle attendait d'entendre, tout en désignant la pluralité de ce qu'on y faisait, tant sa question m'a paru absurde, incongrue, au regard même de ce qu'est le théâtre.Cela, je crois, m'a fait réfléchir au théâtre-même. Est-ce qu'il existe un théâtre contemporain? oui, si par cela on désigne ce qui se fait actuellement. Mais contemporain, dans son essence ou les thèmes qui le traversent? Le théâtre pédant d'acteurs fats enroulés dans leurs toges en costumes d'époque n'existe pas. Ou bien ce n'est pas du théâtre. Le théâtre est forcément traversé par des choses violentes (en version manuel de français, on appelle ça la catharsis), des sens, il prend à la gorge autant qu'il émeut, il nous met face à nous-même, nous confronte forcément à quelque chose d'autre que ce qui se passe sur scène, devant nos yeux. Évidemment, en termes de modernité on pense à l'aridité de beckett et l'absurde chez ionesco. Mais est-ce que dans l'essence même du théâtre (pour faire ma grande spécialiste) il n'y a pas une modernité? une actualité, forcément? dans l'instantanéité de l'acte théâtral et dans les significations du théâtre, qu'il s'agisse de Sophocle, de Racine ou de Sarah Kane, on trouve de la densité et du contemporain... On touche là à un un endroit peut-être un peu délicat pour la néophyte et l'adolescente que je suis, c'est-à-dire l'universalité.
Pour moi il n'y a pas de théâtre "traditionnel" ou "contemporain". Simplement du théâtre.

Et il y a dans cet art une évidence que j'aime, passionnément.
(autant que dans la musique, car elle dit sans dire, à travers l'ouïe)

Ma mère a un peu lu mon article... et m'a fait lire un bout d'Alain Badiou. Qui ressemble diantrement à ce que je viens d'écrire...

Alain Badiou, interrogé par Nicolas Truong dans Eloge de l'amour:
"Quelle est la nature de cet amour indéfectible que vous avez pour le théâtre?

L'amour du théâtre est chez moi un amour très compliqué et tout à fait originaire. il est probablement plus puissant que l'amour de la philosophie. l'amour de la philosophie, çela vient plus tard, plus lentement et plus difficilement. je crois que ce qui m'a fasciné dans le théâtre, quand j'étais jeune et que je montais sur scène, c'est le sentiment immédiat que quelque chose de la langue et du poème est, de façon presque inexplicable, lié au corps. Au fond, le théâtre était peut-être déjà pour moi une figure de ce que serait l'amour plus tard, parce qu'il était ce moment où la pensée et le corps sont en quelque manière indiscernable. Ils sont exposés à l'autre de façon telle que vous ne pouvez pas dire "Ceci est un corps" ou "ceci est une idée". Il y a un mélange des deux, une saisie du corps par la langue, exactement comme quand on dit à quelqu'un "je t'aime" : on le dit à lui, vivant, devant vous, mais on s'adresse aussi à quelque chose qui n'est pas réductible à cette simple présence matérielle, quelque chose qui est au-delà d'elle et en elle, en même temps, absolument. Or le théâtre c'est ça, de façon originaire, c'est la pensée en corps, la pensée-en-corps. La pensée encore, pourrais-je ajouter dans un autre sens. Parce qu'au théâtre il y a, nous le savons, les répétitions. "Reprenons une fois encore" dit le metteur en scène. La pensée ne vient pas au corps facilement. c'est compliqué, le rapport d'une pensée à l'espace et aux gestes. Il faut que ce soit à la fois immédiat et calculé. C'est aussi ce qui se passe dans l'amour. Le désir est une puissance immédiate, mais l'amour demande en outre du soin, des répétitions. "Dis-moi encore que tu m'aimes", et très souvent : "Dis-moi le mieux." Et le désir toujours recommence. Sous la caresse on peut entendre, si elle est hantée par l'amour, "Encore! Encore!", point où l'exigence du geste se soutient d'une insistance de la parole, d'une toujours nouvelle
déclaration. On sait bien qu'au théâtre la question du jeu amoureux est décisive, et que tout est affaire, justement, de déclaration. C'est aussi parce qu'il y a ce théâtre de l'amour, ce jeu de l'amour et du hasard, qu'est si puissant, au moins pour moi, l'amour du théâtre. "

Les photos de cet article sont de Daphné, camarade de conservatôare, talentueuse comédienne et photographe : ) Pour plus de photos, allez voir du côté de sa galerie... (l'adresse est dans mes liens)


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Numéro Un: Moi, mon nombril.

Qui suis-je?

ça, c'est ma tête.


Je m'appelle Mélina P. Mon nom de famille n'est pas exactement un secret, mais je vais faire comme si. : )
A titre purement indicatif, mon prénom qui est, à mon grand bonheur, très peu courant, est d'origine grecque (aucun rapport avec la nationalité de mes ancêtres, qui tiennent plus du prolo mineur de base du Nord et, côté maternel, de la Bretagne, que de l'émigré des pays du Sud). Je crois qu'il y a trois étymologies possibles : melatros, qui veut dire noir = Mélina la brune ; melitta ou melittos, l'abeille/le miel, (mais ça a plutôt donné méliSSa, tout comme le mot grec thalatta a donné thalaSSa : thalasso, etc., en français). La dernière, qui est la plus plausible et ma préférée, est que ce serait le diminutif de Melpomeni, (Melpomène), la muse de la tragédie... Prédestinée à aimer le théâtre et les arts en général? Et je dois ce très joli prénom à Melina Mercouri.

Nous sommes le 17 juillet 2010. J'ai actuellement dix-sept ans, et je me dirige l'année prochaine, plus ou moins à mon grand dam, vers une hypokhâgne. J'ai eu mon bac L spé musique cette année. Pour une fois je m'autorise à être outrageusement vantarde : j'ai obtenu une mention très bien avec 19, 22 de moyenne (merci les options)... "Major" de l'académie, HAHA!
Mon grand rêve, lorsque je me prends à délirer naïvement, serait d'être artisse plus tard : scénographe, metteuse en scène, qui sait, réalisatrice. Et, rêvons encore plus, plasticienne, pourquoi pas. Combiner mes passions et pouvoir en vivre, ça, ce serait mon rêve.

A mes heures bien employées, je fais de la musique (harpe et chant lyrique - qui sera bien plus lyrique dès que j'aurai fait de la rééducation chez un orthophoniste, hé oui), je sculpte un peu, je dessine, je peins, j'écris un peu aussi.

J'aime:
La vie.
Manger, rire, courir, nager, chanter, danser, m'en mettre plein la panse de rires et de bonheurs, faire la cuisine. J'aime aimer. J'aime plonger les doigts dans la terre, me salir jusqu'au coudes et même sur le nez et jusque derrière les oreilles de terre, de farine, de chocolat. Croquer d'un bon coup dans les choses. Avoir le nez au ras de l'herbe, sentir à la fin de l'hiver les odeurs d'humus frais et camper l'été en Bretagne. J'aime marcher, regarder le monde. J'aime être ce que les gens blasés ou sérieux appellent "naïve". Pour moi ça n'a pas de prix, parce que c'est ça qui me rend heureuse. Et au moins, je ne mourrai pas d'aigreurs d'estomac (peut-être d'idéalisme, mais c'est une autre histoire).

J'aime lire. J'aime le théâtre, la musique, la peinture. En gros, et sans pédanterie: l' art.
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Je rouvre un blog. C'est pour moi une façon de marquer une nouvelle période qui s'annonce pour moi, de rompre avec le blog précédent (cliquer) , que j'avais "axé" sur mes dessins plutôt qu'autre chose. Et comme actuellement c'est plutôt la plume que le pinceau qui me démange et me réussit, je crois que ce blog, ça sera beaucoup de babillage, cette fois-ci; un peu de peintures, et les avis de ma petite personne sur tout et sur rien.
J'ouvre une nouvelle période de ma vie, je crois. Je rentre dans les études, je sors du lycée, j'ai l'impression d'avoir trop ou trop peu grandi. Le blog précédent n'était plus à ma taille. Je vais couper celui-ci de sorte à ce qu'il le soit, et j'espère, qu'il me reflète plus fidèlement. Ce qui est certain, c'est que j'ai beaucoup évolué par rapport au début du dernier (commencé courant seconde, ce qui remonte au moins au Crétacé pour moi).

J'espère que -si lecteurs il y a- vous vous plairez dans mon coin de toile. N'hésitez pas à commenter : si je laisse des messages, c'est bien pour des lecteurs, pour échanger.