lundi 23 août 2010

En écoutant Lhasa

[NB : je viens de rentrer du pays du kouign-aman et du crachin, raison de mon absence les quinze derniers jours]

Je me remets à dessiner, doucement. J'ai l'impression de devoir réapprendre, après une période où j'ai très peu peint/dessiné. Surtout, j'ai pensé, remué des tas de truc au fond de moi-même. Mais là, mes couleurs deviennent une façon d'évacuer, de poser les émotions - sans forcément que cela soit perceptible. J'essaye d'apprivoiser mes bôs crayons faber castell, de chercher un peu des trucs. Techniquement je ne sais rien!
Je sais aussi que mes dessins témoignent d'une conception de l'anatomie quelque peu... aléatoire. M'enfin. Je regrette de ne pas pouvoir continuer le dessin cette année - bicoze hypokhâgne -, sinon, j'aurais bien fait du modèle vivant... Cependant pour l'instant, parlons peu, parlons pédant, voire prétentieux, je tente plus d'avoir une approche du corps dans ce qui le traverse, j'essaie de rendre compte d'une intériorité plutôt que d'une enveloppe. D'où le fait que j'aime dessiner des corps nus. Je suis fascinée par la chair, et j'admire particulièrement les artistes qui s'en emparent - comme Magali Cazot (à gauche, dans les liens, on clique!).
Contrairement à ce que j'imagine laisser paraître de moi, je tiens finalement moins à l'intériorité intellectuelle qu'à ma propre chair. J'aimerais arriver un jour à un haut degré d'habitation de mon propre corps - dans le théâtre, autant que dans les trucs que je fais avec mes mains.

Bon, comme d'habitude, malgré quelques retouches maladroites avec photofiltre, mes couleurs sont chiassées. En plus comme je suis vachement douée pour scanner, le cadrage est toupourri.

Ce dessin est le premier d'une série de trois réalisés en écoutant The living road de Lhasa. C'est une musique que je trouve vraiment puissante, chargée d'émotions autant que d'énergie vitale, qui parle à l'âme et au corps tout mêlés, avec des textes simples et tellement beaux. D'autant plus émouvant qu'elle est morte...

T'aimer est une prière
C'est chant de muet
Regard d'aveugle
Secret dénudé

(Con toda palabra)

(Es ruego el quererte
Es canto de mudo
Mirada de ciego
Secreto desnudo)



Sur la marée haute
Je suis montée
La tête est pleine
Mais le coeur n'a
Pas assez.

(La marée haute)

http://www.deezer.com/music/lhasa/the-living-road-82319?provider=website

"Des yeux noirs tant ils étaient bleus."
(Balzac, Illusions perdues)

Belle marquise, vos yeux d'amour mourir me firent.
Vous ne saurez jamais combien vous fûtes aimé et désiré - et êtes aimé encore.

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