mercredi 4 août 2010

L'amorce.

C'est marrant la vie. Il suffit d'un tout petit bout d'émotion (ou si tu retires trois lettres, d'émoi) pour tout faire bouger, d'un coup.

Ou même d'un lambeau de musique entendu quelque part.
- c'est obsessionnel, lancinant.

ça bouscule tourneboule à l'intérieur - pour toute une somme de choses, je ne peux pas me coucher. Je ne peux pas aller dormir comme si rien ne se passait. Impossible.

C'est un peu comme quand tu lis un roman et que tu es impatient de connaître la suite - sauf que c'est toi, le personnage principal*



Tout s'envisage soudain dans un infini de possibles
Après un long sommeil la vie s'élabore à nouveau - ou commence à s'élaborer, enfin?

Les corps les coeurs les âmes s'élancent

On se sent tellement raidi et tellement sec - avant, après ; comme après avoir trop dormi dans un lit trop petit ou trop dur. Le dos dur, douloureux et lourd et le sang qui s'éveille dans nos veines ; la bouche, les yeux, les oreilles pâteuses, encore empli de ce dont on vient de se réveiller, les perceptions sensorielles à vif et endormies à la fois, lentes, molles mais avides. [A vide? prêtes à vibrer comme une corde sous un archet?]
Faire, vivre, apprendre, craindre, se tromper.
Douter.

Apprendre sinon l'audace, du moins le courage d'affronter - soi-même, l'autre, les nuées d'angoisses, parce qu'elles finiront bien par se dissiper.

Et puis secouer la tête, rouler à vélo si vite que le vent froid glisse jusque dans les oreilles, nettoie le cerveau, les yeux, le coeur, s'oublier dans l'air vif, marcher pieds nus dans l'herbe fraîche et humide le soir, et avoir à l'intérieur de la tête, à la place de ce plafond bas et carré qui obstruait, obsédait de tristesse et de frustration l'âme, un vaste ciel - une voûte - large, infini, infini , et y laisser circonvolutir** ses pensées, sa peine, sa douleur, sa joie, son espérance.


Aller vers ma plénitude.


Je crois que je grandis - encore, toujours.



En musique, ça pourrait donner quelques trucs très différents
Cordes à vide-Ligeti (calme, reposé, lumineux, se trouble comme la surface de l'eau si claire qu'une pierre vient déchirer)
La sonate Arpeggione de Schubert jouée par Anne Gastinel au violoncelle(très phrasé, très chanté, limpide)
All of me (n'importe quelle version, Louis Armstrong, Michael Bublé, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, que sais-je encore)
Et même This City - Plaid (Un truc planant...)
One note samba chanté par Ella Fitzgerald ; aussi, sur lequel je viens de tomber en jouant à "Explorons YouTube" à trois heures du matin. Virtuose. Un peu dingue et pulsé.


tout (ou presque) est clair maintenant... tout est Claire.
comprenne qui pourra.

Et ce n'est que le début du mouvement.


* Lire à ce sujet L'ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon
**J'ai parfaitement conscience que ce mot n'existe PAS


[à venir, des dessins de pieds.]




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1 commentaire:

  1. (plaid c'est trop trop bien. voilà voilà)
    me tarde les dessins de pieds, même si j'aime bien tes textes..

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