jeudi 26 août 2010

Lhasa toujours


Toujours la même série.

L'émotion nous égare: c'est son principal mérite.
(Oscar Wilde)



(je découvre les joies des messages planifiés sur Blogger, hahaha)

mercredi 25 août 2010



Ouais ouais, je recycle.
Trois encres réalisées en mars. Autour de l'intime. je ne sais plus dans quelle ordre elles sont venues.
Au cas où les "titres" ne seraient pas visibles:
le premier (peint en deuxième, je crois) :Liquéfiée
Une émotion qui glace et fendille de l'intérieur
le second (peint en premier) : Flux influx reflux -coeur transparent: disparaître
le troisième : Le gouffre de l'intime. S'y jeter à coeur/corps perdu.
Je m'abîme en moi-même.


Je verbuse : ) J'ai parfois la plume (c'est le cas de le dire, ici... ahem) grandiloquente.

J'aimerais bien savoir ce que mes dessins sans texte peuvent évoquer à d'autres personnes que moi... A moins qu'ils soient inintéressants (et je n'ai jamais prétendu à ce qu'ils le soient).
euh... laâaâchtescommz...??

mardi 24 août 2010

Escuchando Lhasa/ 2

Le tête à l'envers, un feu de nuit coule dans mes veines. La sève rouge, chaude, suave du sol et des astres m'est toujours injectée par mon cœur, et ce remuement furieux qui me parcourt dessine des volutes sous ma chair déployée. Je suis posée dans la suspension d'un envol éphémère; en équilibre.

Anywhere on this road- Lhasa


Je crois que j'ai l'art de la prétérition; je ne te dirai pas que mais... tu ne dois pas savoir que.

Parfois, pour dire nos émotions, il nous faudrait inventer une langue nouvelle, inédite, qui en serait l'exacte expression, indéchiffrable et limpide, évidente à la fois ; tout comme je rugis souvent intérieurement de vouloir hurler certaines choses tout en tenant à les garder secrètes. C'est l'écueil de la pudeur... Je ne suis pas timide.

lundi 23 août 2010

En écoutant Lhasa

[NB : je viens de rentrer du pays du kouign-aman et du crachin, raison de mon absence les quinze derniers jours]

Je me remets à dessiner, doucement. J'ai l'impression de devoir réapprendre, après une période où j'ai très peu peint/dessiné. Surtout, j'ai pensé, remué des tas de truc au fond de moi-même. Mais là, mes couleurs deviennent une façon d'évacuer, de poser les émotions - sans forcément que cela soit perceptible. J'essaye d'apprivoiser mes bôs crayons faber castell, de chercher un peu des trucs. Techniquement je ne sais rien!
Je sais aussi que mes dessins témoignent d'une conception de l'anatomie quelque peu... aléatoire. M'enfin. Je regrette de ne pas pouvoir continuer le dessin cette année - bicoze hypokhâgne -, sinon, j'aurais bien fait du modèle vivant... Cependant pour l'instant, parlons peu, parlons pédant, voire prétentieux, je tente plus d'avoir une approche du corps dans ce qui le traverse, j'essaie de rendre compte d'une intériorité plutôt que d'une enveloppe. D'où le fait que j'aime dessiner des corps nus. Je suis fascinée par la chair, et j'admire particulièrement les artistes qui s'en emparent - comme Magali Cazot (à gauche, dans les liens, on clique!).
Contrairement à ce que j'imagine laisser paraître de moi, je tiens finalement moins à l'intériorité intellectuelle qu'à ma propre chair. J'aimerais arriver un jour à un haut degré d'habitation de mon propre corps - dans le théâtre, autant que dans les trucs que je fais avec mes mains.

Bon, comme d'habitude, malgré quelques retouches maladroites avec photofiltre, mes couleurs sont chiassées. En plus comme je suis vachement douée pour scanner, le cadrage est toupourri.

Ce dessin est le premier d'une série de trois réalisés en écoutant The living road de Lhasa. C'est une musique que je trouve vraiment puissante, chargée d'émotions autant que d'énergie vitale, qui parle à l'âme et au corps tout mêlés, avec des textes simples et tellement beaux. D'autant plus émouvant qu'elle est morte...

T'aimer est une prière
C'est chant de muet
Regard d'aveugle
Secret dénudé

(Con toda palabra)

(Es ruego el quererte
Es canto de mudo
Mirada de ciego
Secreto desnudo)



Sur la marée haute
Je suis montée
La tête est pleine
Mais le coeur n'a
Pas assez.

(La marée haute)

http://www.deezer.com/music/lhasa/the-living-road-82319?provider=website

"Des yeux noirs tant ils étaient bleus."
(Balzac, Illusions perdues)

Belle marquise, vos yeux d'amour mourir me firent.
Vous ne saurez jamais combien vous fûtes aimé et désiré - et êtes aimé encore.

mercredi 4 août 2010

L'amorce.

C'est marrant la vie. Il suffit d'un tout petit bout d'émotion (ou si tu retires trois lettres, d'émoi) pour tout faire bouger, d'un coup.

Ou même d'un lambeau de musique entendu quelque part.
- c'est obsessionnel, lancinant.

ça bouscule tourneboule à l'intérieur - pour toute une somme de choses, je ne peux pas me coucher. Je ne peux pas aller dormir comme si rien ne se passait. Impossible.

C'est un peu comme quand tu lis un roman et que tu es impatient de connaître la suite - sauf que c'est toi, le personnage principal*



Tout s'envisage soudain dans un infini de possibles
Après un long sommeil la vie s'élabore à nouveau - ou commence à s'élaborer, enfin?

Les corps les coeurs les âmes s'élancent

On se sent tellement raidi et tellement sec - avant, après ; comme après avoir trop dormi dans un lit trop petit ou trop dur. Le dos dur, douloureux et lourd et le sang qui s'éveille dans nos veines ; la bouche, les yeux, les oreilles pâteuses, encore empli de ce dont on vient de se réveiller, les perceptions sensorielles à vif et endormies à la fois, lentes, molles mais avides. [A vide? prêtes à vibrer comme une corde sous un archet?]
Faire, vivre, apprendre, craindre, se tromper.
Douter.

Apprendre sinon l'audace, du moins le courage d'affronter - soi-même, l'autre, les nuées d'angoisses, parce qu'elles finiront bien par se dissiper.

Et puis secouer la tête, rouler à vélo si vite que le vent froid glisse jusque dans les oreilles, nettoie le cerveau, les yeux, le coeur, s'oublier dans l'air vif, marcher pieds nus dans l'herbe fraîche et humide le soir, et avoir à l'intérieur de la tête, à la place de ce plafond bas et carré qui obstruait, obsédait de tristesse et de frustration l'âme, un vaste ciel - une voûte - large, infini, infini , et y laisser circonvolutir** ses pensées, sa peine, sa douleur, sa joie, son espérance.


Aller vers ma plénitude.


Je crois que je grandis - encore, toujours.



En musique, ça pourrait donner quelques trucs très différents
Cordes à vide-Ligeti (calme, reposé, lumineux, se trouble comme la surface de l'eau si claire qu'une pierre vient déchirer)
La sonate Arpeggione de Schubert jouée par Anne Gastinel au violoncelle(très phrasé, très chanté, limpide)
All of me (n'importe quelle version, Louis Armstrong, Michael Bublé, Billie Holiday, Ella Fitzgerald, que sais-je encore)
Et même This City - Plaid (Un truc planant...)
One note samba chanté par Ella Fitzgerald ; aussi, sur lequel je viens de tomber en jouant à "Explorons YouTube" à trois heures du matin. Virtuose. Un peu dingue et pulsé.


tout (ou presque) est clair maintenant... tout est Claire.
comprenne qui pourra.

Et ce n'est que le début du mouvement.


* Lire à ce sujet L'ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafon
**J'ai parfaitement conscience que ce mot n'existe PAS


[à venir, des dessins de pieds.]




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mardi 3 août 2010

Sagesse

Nos plus grandes craintes, comme nos plus grandes espérances ne sont pas au-dessus de nos forces, et nous pouvons finir par dominer les unes et réaliser les autres.


PROUST. À la recherche du temps perdu.

(citation empruntée à François P.)



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